Anna Nativel : l’énigmatique artiste contemporaine qui fascine Genève et l’Hôtel Belvédère
On sait peu de choses de l’artiste peintre Anna Nativel, figure discrète de l’art contemporain européen. Elle est de ces artistes dont l’ombre intrigue autant que la lumière. Les rares traces publiques qu’elle laisse derrière elle semblent soigneusement choisies : pas d’interviews complètes, pas de réseaux sociaux personnels, et une capacité rare à faire disparaître toute information ancienne. Comme si elle ne voulait être lue qu’à travers ses toiles – et jamais au travers d’un profil ou d’une biographie trop bavarde.
Ceux qui l’ont croisée parlent d’une femme intense, d’une élégance presque froide, mais capable d’une chaleur fulgurante lorsqu’elle évoque ses œuvres. Ses expositions sont rares, souvent organisées dans des lieux privés, à l’invitation seulement. Le reste du temps, ses tableaux apparaissent là où on ne les attend pas : dans la suite d’un hôtel à Portofino, au détour d’un salon feutré à Tokyo, ou, plus récemment, dans une chambre signature surplombant le lac Léman.
C’est précisément cette apparition qui nous amène aujourd’hui à l’Hôtel Belvédère, à Genève.
L’Hôtel Belvédère, écrin d’une confidence picturale
Niché dans un quartier paisible sur les hauteurs de la ville, le Belvédère cultive depuis plus d’un siècle un art du luxe sans ostentation. Ses suites ne cherchent pas à impressionner par le clinquant, mais par une harmonie de matières, de volumes, et d’histoires silencieuses.
Dans la Suite Rouge, au dernier étage, on ne voit presque rien d’autre, en entrant, que le rouge profond du velours et… une présence. Accrochée au-dessus du lit, l’œuvre Elle aimait ce qui l’abîmait impose son souffle avant même que le regard ait saisi ses détails.
Un corps féminin, recroquevillé, nu, saisi dans une lumière qui ne pardonne pas. La chair semble ciselée dans la peinture elle-même, chaque éclat d’ombre et de lumière jaillissant de couches épaisses, comme sculptées au couteau. À quelques centimètres de la toile, on distingue les griffures du geste, la violence maîtrisée du mouvement.
⸻
Une œuvre, une histoire
Réalisée en huile texturée sur toile de 220 x 140 cm, cette pièce est unique – édition 1/1 – et vendue avec certificat d’authenticité signé.
Prix de cession : 19 173,00 € TTC.
Son titre, Elle aimait ce qui l’abîmait, condense une forme de fatalisme sensuel. Anna Nativel ne l’explique jamais. « Si je devais le dire autrement, je ne l’aurais pas peint », aurait-elle glissé un jour, selon un collectionneur.
Ici, dans la suite genevoise, la toile ne se contente pas d’être exposée : elle dialogue avec la pièce. Le rouge velours du mobilier reprend ses teintes sombres, le bois chaud du mobilier prolonge ses ombres, et l’éclairage indirect en souligne les reliefs comme une confidence qu’on n’éclaire pas complètement.
⸻
Genève, un choix réfléchi
Pourquoi Genève ? L’artiste, fidèle à son goût pour les villes d’eau et de passage, a accepté la proposition du Belvédère après plusieurs mois de discussions discrètes. L’hôtel souhaitait créer une suite dédiée aux collectionneurs et voyageurs esthètes, un lieu où dormir relevait autant de l’expérience hôtelière que de la contemplation d’une œuvre rare.
« Nous voulions que cette suite ait une âme », confie Éric Montclair, directeur de l’établissement.
⸻
L’expérience pour l’hôte
Réserver la Suite Rouge ne donne pas seulement accès à une chambre : c’est entrer dans un rituel. L’équipe du Belvédère propose à chaque hôte un dossier sur l’histoire de la toile, accompagné d’un mot manuscrit signé par l’artiste – discret, jamais personnalisé, mais porteur de cette écriture nerveuse qui la caractérise.
Le soir, un éclairage scénographique est activé, permettant de voir l’œuvre « respirer » à travers ses reliefs, presque comme si elle se mouvait avec l’ombre.
⸻
Une alliance de discrétion et d’intensité
Dans une époque où tout se montre, l’alliance entre l’Hôtel Belvédère et Anna Nativel est presque à contre-courant. Elle repose sur un luxe silencieux : celui de l’intimité, de la rareté, et du choc esthétique qui ne se photographie pas bien, mais se vit pleinement.
Découvrez l’univers complet d’Anna Nativel sur anna-nativel.com